Smog sur ma vie

(titre emprunté, je crois. Google ne recense aucun article. Google n’est pas omniscient.)

Chaleur. Chaleur insupportable et suffocante. Pas tant la chaleur de la ville que celle de son corps contre le mien. Mais encore, pas la chaleur comme l’énergie calorique s’en dégageant, et par les voies de la conduction se transmettant d’elle à moi. Bien davantage son amour énergique. Suffocant.

Car persiste comme en tout épisode de chaleur intense, un smog entre nous. Un smog sur ma vie. La perte de la jouissance de l’air qui circule aisément, et du ciel métallique. Métalliquement bleu. Le bleu se recrée aux hasards des aurores, même sous le smog. Le métal, lui, dépoli, tinte, clochette vide aux abords de ma vie, des sons stridents. Des sons qui exhortent la fuite de fuir. Des sons qui renoncent au renoncement. Même dans l’action, on renonce. On désarçonne.

Persiste donc un smog entre nous. Une poussiéreuse vertu.

Et j’oublie, tout en oubliant d’avoir mal. Mais c’est beaucoup plus facile de dire que vous omettez d’enfoncer en moi tous pieux qui me blesseraient.

je me fais critique.

Honteuse introspection parce que nombriliste, je me fais critique.

Les algues poussent à l’envers, parce que je suis bien — mais pour combien de temps; une semaine, encore, demandait celui-ci..?.. Parce que le confort en est un des plus vides, parce que je me sens bien dans rien, et non pas je «NE» me sens bien dans rien. L’absolu inexistant ne me déplait même pas. Et, et au fond, j’aimerais peut-être qu’il me fasse encore souffrir. Mais inventons donc une vie.

The beautiful lies, « les beaux mensonges » ou alors « la beauté ment » — merci, toi — ne seront que plus vraisemblablement faux.

JP

Les algues poussent à l’envers

N’y’a plus d’effluves
Les terres sont fendues
Demain dérive
Je ne suis plus

Je ne suis plus que la ficelle
L’air d’une chanson oubliée
Dérisoire et je me morcelle
Debout, nu sur ces sentiers
Que j’ai trop épiés
Et j’ai tant marché
Pour aboutir, idéale solitude
Pour m’apauvrir, vie absurde
Trop de rêves éventrés

Je ne suis plus que l’hirondelle
Annonciatrice de rien du tout
Mes yeux m’ensorcellent
Nu sur ces sentiers, debout
Tout est si doux
Et je suis si fou
Que j’aboutis, idéale solitude
Et m’apauvris, vie absurde
Trop de rêves en nous

N’y’a plus d’effluves
Les terres sont fendues
Demain dérive
Nous ne sommes plus

On s’apaisera

On s’apaisera
Des douceurs de provence
De ciels couverts de nous
D’un pas de danse
Du temps qui passera

On s’apaisera
D’un lupin de papier
De rivières folles en nous
D’un jour d’été
Du temps qui fuira

On s’apaisera
D’un savon doux
De parfums riches de nous
D’une pluie d’époux
Du temps qui partira

On s’apaisera
De routes croisées
De baisers d’autres que nous
D’un nouveau-né
De n’être plus là.

l’importance des jours où on ne sait pas

Si l’important, c’est d’aimer
Mais qu’on s’enfuit toujours
Pour espérer…
le coeur, mi léger mi lourd
Vers d’ailleurs lointains
je n’aurai de cesse
je boirai du vin
et je tiendrai promesse

Et si l’important, c’est d’aimer
Mais qu’on repart toujours
pour s’envoler…
le coeur, mi léger mi lourd
vers d’autres horizons
qui, toujours, seront
aussi triste que mornes
Et futiles et vains
Mais nous savons que Rome,
n’est pas si loin.

Et que l’amour n’est qu’un
Et qu’il n’a pas de fin
Alors, je croirai, enfin
Que peut-être, qu’un…
Ou des… ou… demain?

Ou jamais, ou rien.

Si l’important c’est d’aimer
L’important c’est d’y croire
Qu’importe tout le noir
L’important, c’est d’espérer

Rengaine du rompu

Dormir
Jusqu’au méandres de la solitude
Et ne vivre que de rêves abolis
Des déserts de plénitude
À envier tous les malapris

Dormir, fuir
À jamais sur des terres d’Asie
Sur des chemins pavés vendus
Dérouter les dieux ébahis
Jusqu’à la mort prétendue

Fuir
À contretemps sur un fil rompu
Soulevé de vicissitudes
Enseveli à maudire, mains nues
Des torrents d’incertitude

Et l’existence éternelle est une plaie impansable.