Rengaine du rompu

Dormir
Jusqu’au méandres de la solitude
Et ne vivre que de rêves abolis
Des déserts de plénitude
À envier tous les malapris

Dormir, fuir
À jamais sur des terres d’Asie
Sur des chemins pavés vendus
Dérouter les dieux ébahis
Jusqu’à la mort prétendue

Fuir
À contretemps sur un fil rompu
Soulevé de vicissitudes
Enseveli à maudire, mains nues
Des torrents d’incertitude

Et l’existence éternelle est une plaie impansable.

Racoleuse.

Nos deux corps ensembles
Tiédissent tous nos sangs
Le tiens chaud refroidit
Et moi je vieillis

Regarde sous nos peaux éperdues
Les citées manuscrites
Sur des pierres inédites
Et j’espère un peu plus

Mais désormais piégés
Je perçois la chute
Nos étoiles tombées
Sur des sentiers abrupts

Rêves-tu ou tu meurs?
Ou tu fuis, ou tu craques
Peux-tu croire que je pleure
Tout mon soûl sur l’arnaque

Nos deux corps ensembles
Tiédissent tous nos sangs
Le tiens chaud refroidit
Et moi je vieillis

Mais vois donc mon amour
Mon amie inconnue
Touche de ce velours
Par-delà nos corps nus

Je sais bien l’incongru
Tu rigoles, j’ai la haine
D’une victime éperdue
Sans appel, je m’égraine

Et je veux t’émouvoir
Je m’enlise, c’est notoire
À tout perdre, la raison
N’est plus qu’une tradition

Et puisqu’on en viole déjà…
Racoleuse, tu m’a eu.

Nos deux corps ensembles
Tiédissent tous nos sangs
Le tiens chaud refroidit
Et je me meurtris.

Génie et bouteille

Ils s’en allaient, peinards
Où bien bu c’est pléonasme
Sur le chemin des routards
Derrière et devant que marasmes

À la croisée d’hier et demain,
cuvaient en quarantaine des vins
Aux effluves effeuillées, vilaines
Jusqu’au cul des porcelaines

Mais, vil exemple taciturne
S’ennivraient et, vauriens
Se terraient sous des urnes
Qu’échapperaient à vos mains

Fallait pas dire «après»
C’était bien trop loin
L’avenir est tout près
Quand on ne voit pas sa main

Encore déroutaient les ringards
Sur de nébuleux sentiers
Et n’y trouvèrent, malabars
Que des pierres esseulées

Dans le ventre des chiens,
S’entassaient les whisky
Ah! ce qu’on rirait bien
Si nous y étions aussi

Et ce fut la pagaille
Entre l’homme et la nuit
Cherchez pas trop la faille
Les souvenirs sont enfuis

Mais à la mer de Champlain
S’sont jetés comme des louttres
Nos deux bons citadins
Avaient goût pour la goutte

Sur le chemin des départs
Y’a que sables mouvants
Où s’enliseront tôt où tard
Même les bons vivants.

Ça manque brutalement de second niveau.

Sauriez-vous saisir
Ce qui m’échappe
J’ai l’âme volage
Et l’heur de fuir

Sauriez-vous suspendre
Mes envies d’être
Au profil des andes
Sans disparaître

Sauriez-vous m’aimer
peu moins que rien
Cela malgré
Mon bien lointain

Sauriez-vous planter
Sans vous salir
Un seul baiser
Et me sourire.

L’annuelle

Chercher à rendre l’âme
Dans les méandres lointains
D’un être taciturne en fables
Les douleurs projetées
sur des murs de bois vert.

Réduire à l’inexorable
L’envie d’élaborer
Des rêves à n’en plus finir
D’une fin concise et impudique

Et vendre des coeurs de jours
Des réduits de fruits rouges
S’approprier des parcelles
Des terres inédites
Résidences de vagabonds échaudés.

Enfin, cueillir, à même l’arbre centenaire
La délicate rosée claire
De jours légers, empruntés
Lentement, s’arroger
Droit de passage dans l’air
Viscérale propriété
d’une fleur sauvage épargnée.

Croire à s’en vendre l’âme
Séjour infini
Sur le soleil d’ambre
Qu’elle prendra vie.

You may

you may kill yourself baby
I might not be the one who’d care, now

cause there ain’t no way I’ll
ever understand
your kind of passion

between black and white,
I think I’ve chosen my side
and it’s clear to me now
it’s clear as the whitest drapes
hanging in these shadows of yours
in these black curtains of yours

you may do your own now baby
I might not be the one who’d care, now

cause there ain’t no way I’ll
ever want to travel
this kind of a trip

nowhere or elsewhere
I think I’ve chosen my side
and it’s long way for me now
it’s far as the furthest drives
far beyond these shadows of yours
these dark roads of yours

you may go back to your dreams baby
I might not be the one who’d sleep, now

cause there ain’t no way I’ll
ever quit, eh
holding on to pieces of nothing

between day and night
I’m sure I’ve chosen my sight
and it’s hard to me now
It’s hard as the concrete walls
immuring these shadows of yours
these nightmares of yours

holding on to pieces of nothing
holding on to pieces of nothing.

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I hate to go and leave this pretty sight. »