Peuple

Résonance magnétique
Qui court à l’abandon public
Dans une sphère de plastique
Peuplée de bourgeois frénétiques
Boursouflés d’avantages chroniques
Qui prêchent la parole biblique
Combattant les reflux gastriques
Empoignant le long fer épique
Dénudent les mannes étatiques
Du bon sens de la république
En dépouillant leurs voix obliques
Sur la douceur érotique
De leur poche pleine de fric
Qui gicle, catastrophique
Asphyxiant la pensée critique
Pensionnaire philosophique
D’un orgueil psychotique
Oh! La douce musique
Le renouveau pédagogique
Les cerveaux dans l’acide sulfurique
La jeunesse électronique
La conscience, espoir tragique
Elle s’agite, hérétique!
Rapidité clinique :
Qui est dysphasique?
Choc! Choc! Choc électrique!
Du plomb dans l’aile psychiatrique
On a percé la barrique
Analgésique
Scandale écologique
Sous un ciel hermétique
Les esprits monarchiques
S’échauffent, climatiques
L’air tragique
Pas de panique!
La boulê médiatique
En mer cacophonique
Noie le dauphin dynamique
Longue nage ludique,
La solution basique !
Eureka! Pour la physique!
Et la gestion cyclique
Du roi, de sa clique
Ils scandent la logique
En termes dramatiques
Et l’ecclésiastique
En huis clos fornique
Sur la douceur rythmique
De nos plaies fantastiques
Opposant à nos briques
La foi, l’as de pique
Jésus l’orthopédique
Sur la sphère boulimique
D’Eurasie en Afrique
Jusqu’à la Manic’
Flux de pensée magique
En stéréophonique
On se nique.

DUNE CHAUVE DE TOMBOUCTOU

(rêverie plane)

Moi, moite, mort
Toi, tatie, tortue
Tus, tantôt tués
Alors, à l’heure: l’or

Nul ne nuit à l’ennui
Nous ne serons ni noceurs
Ni nus sous noirceur
Nul ne nourrit la nuit

Quand tant et tant d’amants
Dès hier destinés à derrière
En t’aimant en amants hésitants
furent fuis, fruit d’envie
Fer froid, frais d’enfer
Parti pris, fruit a fuit

Alors, à l’heure: l’or
L’heur : l’orage lorgne
Tus, tantôt tués
Froissés, frêles, foudroyés
Toi, tatie, tortue
Tendre, t’entendre tendue
Moi, moite, mort
Ma Terre, Mer, m’ignore

Solidad, seuls au sol, sales
Son sein chaud signe sous châle
La frousse éclabousse la douce
Solidad, seul ensemble, sale
Et la mer qui ruisselle :
Ses flots écument la mousse
Comme le temps quitte l’amour (Je m’en deule)
Mais l’inverse surtout

Et nous rêvons toujours (mais seul)
D’une nuit chaude à Tombouctou

Texte écrit pour le Coïtus impromptu

Les vains coeurs

Je creuse les catacombes,
J’ouvrirai toutes mes tombes
Je verrai tous mes morts
Ils ne sont plus trop forts
Ils ne sont plus trop forts

Faut voir aussi les airs
Je volerai dans le tonnerre
Je verrai tous mes pairs
Ils savent bien me plaire
Ils savent bien me plaire

Et je n’oublie pas les eaux
J’y nagerai comme un sot
Je m’y noierai bientôt
Et c’est déjà trop beau
Et c’est déjà trop beau

Je ne fouille pas chez toi
Je ne voudrai pas de toi
Car je fuis le bonheur
J’en ai marre des vains coeurs
J’en ai marre des vains coeurs

Le missilaire

J’ai reçu sur la tête un missile
Une missive, un avis, une requête
Une commande de ces imbéciles
J’ai reçu sur la tête un air bête

J’ai reçu dans le dos une fléchette
Un assoiffé, une virgule, une sangsue
Un passage sous ma peau en cachette
J’ai reçu dans le dos un surplus

Je sombre, je pénombre, je flashe,
J’électrique, je débranche, je flanche,
Je grille, je bouscule, je pendule,
Je vole, je m’isole, je recule!

J’ai reçu dans la tête un grand Dieu
Un roman, une bible, un papier
Le commandant m’a sommé d’un aveu
J’ai reçu dans la tête une idée

J’ai reçu sur la terre un missile
A big bang, an earthquake, a heartbreak
They told me I shall pay the bill
J’ai reçu sur la terre, moi, un Être

Exit. 2

Tu sais pas
Combien l’heure est grave
Chaque seconde fuit les silences
Chaque seconde me brave
Et l’abime où je balance

Tu sais pas
Si les jours seront longs
Cloîtré dans la pénombre
Cloîtré dans l’abandon
En ces terres macabres

Ô! les cimetierres
Dans lesquels on erre
Sont peuplés de fantômes
De fêtards immondes
Sont peuplés de fanfarrons
Qui se multiplient dans l’onde…

Tu sais pas
Combien nous sommes malades
Et je voudrais un vaccin
Et je voudrais faire une ballade
Mais l’abime et toutes ses mains

Tu sais pas
Si je serai mort ou vif
Les dernières heures sont lourdes
Les dernières heures trop pensif
Sous ces nuées blafardes

Tu sais pas
Tu sais rien de tout ça

Wanna quit?
C’est par là.

Exit.

Tu sais pas l’angoisse,
Les journées perdues,
Les sanglort qui passent
Les révoltes déçues
Les rochers desquels je tombe
Les route qui s’innondent
Les cieux qui s’esclaffent
Les torrents qui s’éclatent
Tu sais pas,
tu sais rien de tout ça

Tu sais pas le doute
Les heures bien rongées
Le sommeil sur la route
Les souliers tout perçés
Les étalages de whisky,
Rock and coke in lost city
Les macchabées de Singapour
Les idiots sur le pourtour
Tu sais pas,
tu sais rien de tout ça

Tu sais pas ma vie
Les pas-du-tout et les riens
Les attentes et les vides
Le poids sur les reins
La guerre continuelle
No man’s land all around
Les jours qui s’échouent
Et la vie éternelle …
Tu sais pas.
Tu sais rien de tout ça.

Wanna quit?
C’est par là…

***

même la sincérité sonne pu bien. fuck ..

Les algues poussent à l’envers

N’y’a plus d’effluves
Les terres sont fendues
Demain dérive
Je ne suis plus

Je ne suis plus que la ficelle
L’air d’une chanson oubliée
Dérisoire et je me morcelle
Debout, nu sur ces sentiers
Que j’ai trop épiés
Et j’ai tant marché
Pour aboutir, idéale solitude
Pour m’apauvrir, vie absurde
Trop de rêves éventrés

Je ne suis plus que l’hirondelle
Annonciatrice de rien du tout
Mes yeux m’ensorcellent
Nu sur ces sentiers, debout
Tout est si doux
Et je suis si fou
Que j’aboutis, idéale solitude
Et m’apauvris, vie absurde
Trop de rêves en nous

N’y’a plus d’effluves
Les terres sont fendues
Demain dérive
Nous ne sommes plus

On s’apaisera

On s’apaisera
Des douceurs de provence
De ciels couverts de nous
D’un pas de danse
Du temps qui passera

On s’apaisera
D’un lupin de papier
De rivières folles en nous
D’un jour d’été
Du temps qui fuira

On s’apaisera
D’un savon doux
De parfums riches de nous
D’une pluie d’époux
Du temps qui partira

On s’apaisera
De routes croisées
De baisers d’autres que nous
D’un nouveau-né
De n’être plus là.

l’importance des jours où on ne sait pas

Si l’important, c’est d’aimer
Mais qu’on s’enfuit toujours
Pour espérer…
le coeur, mi léger mi lourd
Vers d’ailleurs lointains
je n’aurai de cesse
je boirai du vin
et je tiendrai promesse

Et si l’important, c’est d’aimer
Mais qu’on repart toujours
pour s’envoler…
le coeur, mi léger mi lourd
vers d’autres horizons
qui, toujours, seront
aussi triste que mornes
Et futiles et vains
Mais nous savons que Rome,
n’est pas si loin.

Et que l’amour n’est qu’un
Et qu’il n’a pas de fin
Alors, je croirai, enfin
Que peut-être, qu’un…
Ou des… ou… demain?

Ou jamais, ou rien.

Si l’important c’est d’aimer
L’important c’est d’y croire
Qu’importe tout le noir
L’important, c’est d’espérer