Tu sais pas
Le liège qui me dort dans les veines
Les carrousels qui dansent au rebord de la Seine
Où tu virevoltes acrobate en mes songes
Voguant dans l’onde où tu me longes
Tu sais pas
La fête foraine qui prend place les matins
Les jours de pluie, les rideaux de satin
Les bedeaux qui sirotent leur pastis
Et la guerre qui éclate en Ukraine
Les Roms qui gueulent leurs amours factices
Et le liège qui me dort dans les veines
Tu sais pas
Tu sais rien de tout ça
Tu sais pas
La couleur des néons qui transpirent
L’odeur âcre de la foule qui respire
Se meut, croît, décroît, me chavire
La grande roue qui descend me ravirTu sais pas
Les funambules qui piétinent
Le fil d’Ariane où je me pends
Et l’esquive du désir qui m’escrime
Les guitares que j’entends
Les chants, les oiseaux qui s’emmêlent
Autour d’un crochet de présents
Pour les habiles tourmenteurs qui te hèlent
Les démonstrations de talent
Contre la monnaie de ma pièce
Et ton effigie qui me frappe
L’œil dédaigneux des abbesses
Et la foire qui me happeTu sais pas
Le ciel dardé d’artifices
Les étoiles où je m’éclate
Pour prolonger ton vice
Et le pourpre écarlate
Tu sais pas
Tu sais rien de tout ça
Wanna quit?
Je ne sais pas.