Souder les foudres

Grande Allée un samedi matin. Ça boume encore sous le ciel d’étoiles fictives. Des corps en sueur, mi-nus sur le linoléum battu. Tes rayons s’expriment en faisceaux larges et tu trembles dans l’eau froide et la brise des haut-parleurs. J’ai la tête enserrée d’un ruban blanc, mon regard erre au ciel par-delà le manteau d’effroi lumineux. Des rigoles le long des plaines astrales; on n’imaginait pas tant de reliefs à l’exil.

Cela baigne, cela nage. Chacun s’invente son propre bain de solitude. La ratine sur le lino, imbibée, vautrée dans le jus d’existence. Déchet. Rebut. Tu t’imprègnes de l’ère. Je me saoule à la honte maîtrisée. Nous battons le rythme en éclaboussures.

De lin, de denim dévêtus; nous sommes tous de sombres orages silencieux. Les déjections tempêtent, burlesques. Coupez l’alimentation. Disjonctez les circuits, délabrez le décor, laissez la plaie suppurer; les pleurs rejoindre la sueur; l’eau-de-vie, la mort aux rats.

Nous panserons demain Grande Allée, et mutilerons nos corps. La soudure éclatera, ce sera notre baume.

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encore un qui a l’air d’une scène de sexe. Mais non! refaites vos devoirs, c’est pas de ça que je cause!

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